Un article destiné à tous ceux qui sont curieux de savoir comment je fixe mes tarifs, ou pour tous ceux qui se diraient : “mais c’est cher !”, ou encore pour ceux qui se demanderaient si les prestations valent les tarifs pratiqués ?
Bien évidemment, la plupart des gens souhaitent que leur projet soit réalisé de façon rapide, de bonne qualité et peu cher. Mais tout travail mérite salaire, encore plus quand il est de qualité. Alors oui : j’exerce un métier passion, mais je le fais également pour en vivre et pour pouvoir continuer à exercer mon activité sereinement.
Ici je vais donc vous aider à comprendre mes tarifs.
À la fin, vous aurez compris, et vous ne vous direz plus « 300€, c’est beaucoup trop ! ».
Mon travail de Graphiste/Webdesigner freelance :
Quand j’en parle avec mes amis ou des gens / des clients autour de moi, ils me disent pour la plupart qu’ils étaient loin d’imaginer la quantité de travail que même un “simple” projet peut représenter, car pour la plupart ils pensent que “ce n’est rien de bien compliqué” et qu’on peut se mettre au travail à peine le projet découvert.
Je vais donc commencer par vous présenter la valeur du travail d’un graphiste/webdesigner, le temps passé sur une création (identité visuelle, flyer, site internet, etc…), ainsi que les travaux de recherche. Vous constaterez que je ne fais pas que vendre un logo, un dessin ou un site web, mais bien que je prends votre projet à cœur et que je fais tout mon possible afin de vous proposer les meilleures solutions, qui vous démarqueront le plus, à moindre coût et en essayant de mettre toutes les chances de votre côté afin que vous ayez le succès que vous méritez.
Le travail préparatoire
Avant d’entamer toute création à proprement parler, et comme tout sportif allant à une compétition, je vais devoir passer par toutes les étapes préparatoires suivantes :
Toute création commence par une phase de recherches. Une fois le premier rendez-vous avec le client effectué, et après avoir bien pris connaissance de son projet, sa personnalité et ses attentes, je vais commencer par effectuer une veille. Éléments graphiques, couleurs, typographies, photographies, formats, solutions d’hébergement, technologies de sites à conseiller en fonction de l’activité … Je vais aussi et surtout effectuer une veille concurrentielle, et ce, afin de prendre connaissance des entreprises du même domaine que le vôtre.
Ces recherches, et le temps passé à les effectuer peuvent se montrer très conséquentes selon le volume du projet.
Les propositions que je vous enverrai ne seront donc pas un « premier jet ». Elles auront toutes été pensées, testées, réfléchies et auront demandé plusieurs heures de travail en amont.
En bref, je fais tout mon possible afin de vous proposer le meilleur afin de mener votre projet à bien : c’est à ce moment que la créativité entre en jeu !
Le temps que demande un projet
Vous aider à créer un projet, même les étapes préparatoires terminées, demandera aussi plusieurs étapes :
Attention, je ne parle pas ici d’un premier rendez-vous galant, mais bien d’un professionnel, qu’on soit d’accord 😉
Toute conception commencera par un premier rendez-vous : physique, téléphonique, par visio … il sera indispensable pour moi, pour nous, afin que je comprenne qui vous êtes et quelles sont vos attentes, et peut nécessiter un long moment afin de faire le tour de la question (comptons minimum une heure en moyenne).
Avant de commencer à créer votre projet, je vais vous envoyer une offre tarifaire en vous proposant un devis personnalisé. Pour cela, je vais estimer le temps consacré à la réalisation, calculer son montant global et ses coûts secondaires, après mes diverses recherches et avoir bien pris connaissance de vos attentes. En cas de conception graphique, je devrai également rédiger une cession des droits et ce d’après la diffusion et les cessions souhaitées par le client (car toute création est une œuvre et toute œuvre détient des droits d’auteur !). Pour accompagner mon offre, je m’appliquerai également à vous rédiger un mail ou un dossier avec les explications et/ou justifications qui ont mené à ma proposition.
À cela, s’ajoute l’émission et l’envoi des factures d’acompte et des factures de solde.
Comme vous aurez peut-être d’autres choses à gérer et ne donnerez pas une réponse immédiate, je devrai aussi prévoir un temps dans mon agenda afin de vous relancer, prendre connaissance des évolutions éventuelles dans votre activité …
Les allers-retours (les modifications/corrections) représentent le moment où je vais vous soumettre mes propositions auxquelles vous souhaiterez éventuellement apporter certains changements.
Par exemple, lors de la création d’une charte graphique,vous pouvez décider de changer une typographie ou une couleur car elle ne vous convient pas. Je vais donc à nouveau travailler pour vous faire une nouvelle proposition et être capable de répondre à vos besoins et satisfaire votre demande.
En général, le nombre d’allers-retours est limité et stipulé sur le devis. Chaques modifications non énoncées au préalable feront l’objet d’une facture supplémentaire après accord.
Les échanges et questions au cours du projet, qu’elles émanent de vous ou de moi vont là aussi prendre du temps. Que ce soit par téléphone, échange de mails ou rencontre physique, ces temps d’échange sont inclus dans mes tarifs.
Le cœur du sujet : les temps de conception et de réalisation semblent évidents, pourtant le temps que nécessite une création est relativement conséquent. Le temps lié à la conception de votre projet variera selon la nature de la mission, sa complexité et les éléments qu’il comprend.
Et oui, quand je prends la conception de votre projet, je mettrai tout en œuvre afin de vous le livrer en respectant les délais que nous nous sommes fixés, et même si celui-ci s’avère plus conséquent que prévu.
Ce qui amènera souvent à effectuer des heures de nuit (particulièrement sur des projets web pour les tests sans perturber le trafic) ou de week-end si vous êtes extrêmement pressés et que je suis disponible.
C’est du temps en moins pour moi, mais que je ne vous surfacturerai pas (sauf contre-indication préalable si vous insistez sur des délais trop courts).
Votre projet a abouti et nous nous sommes mis d’accord, mais mon travail ne s’arrêtera pas nécessairement là.
Et oui, je peux encore avoir des heures de travail afin de préparer les documents à imprimer, mettre en ligne votre site, voire même envoyer et suivre les fichiers pour vos impressions …
Coûts d'entreprise :
Dans cette partie, je vous présenterai les charges d’un Freelance (les impôts et cotisations, les frais professionnels et la création de trésorerie). Vous allez très vite comprendre pourquoi ces tarifs, et pourquoi ils ne sont pas si élevés que ça, malgré les apparences !
Qu’il soit graphiste, webdesigner, développeur, community manager, chef de projet, un freelance est gérant d’une entreprise, ce qui va avec tous les frais que cela engendre. Même si je n’ai pas de coût de production lié à mon activité, mon chiffre d’affaire n’équivaut pas à mon bénéfice. Voyons donc les coûts !
Pour illustrer aisément les coûts suivants, je vais me baser sur les charges normales d’un Freelance en libéral.
Les cotisations sociales :
Tout travailleur indépendant doit s’acquitter de cotisations sociales, variant selon son statut juridique (portage salarial, dirigeant de SAS ou d’EURL, micro-entrepreneur…) et la nature de son activité.
Dans un premier temps, je vais donc soustraire les cotisations sociales et fiscales de mon chiffre d’affaire.
Le taux des cotisations pour les prestataires de services BNC (Bénéfice Non Commerciaux) est de 22,2%.
Pour exemple, en EURL, les charges salariales sont bien plus élevées (entre 35 et 50%).
Les impôts :
Les auto-entrepreneurs peuvent, à condition de respecter des critères de revenus, opter pour le Versement Fiscal Libératoire (VFL) de leur impôt sur le revenu.
Encore une fois, les taux appliqués au chiffre d’affaire dépendront de la nature de l’activité exercée :
- Activités de ventes et assimilées : 1%
- Activités de prestations de services artisanales et commerciales : 1,7%
- Activités libérales : 2,2%
Ayant opté pour ce mode de prélèvement, je devrai donc 2,2% de mon chiffre d’affaire aux impôts.
La CFP (Contribution à la Formation Professionnelle) :
La Contribution à la Formation Professionnelle est une cotisation permettant aux indépendants de cotiser pour la formation professionnelle et ainsi bénéficier de droits à la formation.
Ce taux varient encore une fois selon le type d’activité exercée. Pour les graphistes (activités libérales et les prestations de services commerciales), il est de 0,2%.
LES FRAIS PROFESSIONNELS :
Ici, je vais comptabiliser les frais de fonctionnement mensuel de mon entreprise (environ 25% du CA). Ce qui comprend : communication, formation, serveurs, banque, assurances, l’expert-comptable, etc.
En plus, j’aurai des frais de matériel (ordinateur, mobilier, imprimante, papeterie, etc.), des abonnements divers (suite Adobe, téléphone, internet, etc), les frais de gestion pour assurer la qualité des relations client (transport, véhicules).
À titre d’exemple, voici mes principaux abonnements :
- Un forfait téléphonique : 20€ par mois
- Un abonnement internet : 35€ par mois,
- L’électricité : environ 50€ par mois,
- La souscription à une mutuelle : 60€ par mois,
- La souscription à une prévoyance santé : environ 30€ par mois,
- La souscription à une responsabilité civile professionnelle : environ 20€ par mois,
- La suite Adobe, indispensable à un graphiste : 59,99€ par mois.
LA CFE (COTISATION FONCIÈRE DES ENTREPRISES) :
Vient ensuite la CFE, un impôt local, anciennement appelée taxe professionnelle, assimilable à la taxe foncière des particuliers.
Son montant est d’environ 350 €.
Un freelance ne fait pas que travailler, il a aussi une grosse partie de prospection, de gestion de sa comptabilité et de développement de son activité via la communication.
Ces tâches font partie de notre quotidien d’entrepreneur. Et pourtant elles n’amènent aucune rémunération, contrairement à un salarié qui est payé chaque jour de l’année, et ce même pendant ses congés.
En parlant de vacances, il ne faut pas oublier de prendre en compte les congés que je prendrai durant l’année, car après tout, je reste un humain. Durant cette période, je ne gagnerai pas d’argent, et devrai donc prévoir une avance de trésorerie pour gérer mon départ en congés.
Contrairement à un salarié, je n’ai ni congés payés, ni assurance chômage, ni indemnité de licenciement, ni prime de précarité, qui sont des avantages salariaux payés par les employeurs.
Exemple :
Afin de bien illustrer, je vais vous montrer un exemple en prenant mon cas :
Calcul du temps de travail effectif
Je vais travailler 5 jours et demi par semaine, soit 286 jours par an.
On enlève des congés, soit 5 semaines (28 jours). Prévoyons aussi d’éventuels jours d’arrêt (maladie, blessure …). J’enlève donc des jours « off » en les estimant à plus ou moins une semaine. Je travaillerai donc 250 jours par an.
Estimons à plus ou moins 40% de mon temps les tâches administratives, de recherche etc … , je facturerai donc seulement 60% des 250 jours, ce qui représente 150 jours.
Le calcul des revenus souhaités
Je vais me baser sur le salaire moyen d’un cadre français de 4167 euros brut, (source APEC), soit 50 000€/an.
Le résultat brut
50 000€ divisés par 150 jours facturés = 333€/jour.
J’ai donc un taux journalier de plus ou moins 45€.
Mais ATTENTION ! Si vous avez tout suivi jusqu’ici, cela ne veut pas dire que j’aurai 333€ dans ma poche pour une journée de travail. À cela je vais devoir soustraire toutes les charges fixes et variables que j’ai listé ci-dessus.
Le résultat net
En me basant sur cette estimation de 50 000€ à l’année, j’obtiens les résultats suivants :
Charges variables :
- Cotisations sociales annuelles : 11 100 € (22,2%)
- Impôts annuels : 1 100 € (2,2%)
- Frais de fonctionnement annuels : 9725 € (environ 25%)
Soit un total de : 21925 €
Charges fixes :
- Téléphone annuel : 240 €
- Internet annuel : 420 €
- Électricité annuelle : 600 €
- Mutuelle annuelle : 720 €
- Prévoyance santé : 360 €
- Responsabilité Civile annuelle : 240 €
- Suite Adobe annuelle : 720 €
- CFE : 350 €
Soit un total de : 3650 €
Il me restera donc 50 000 – 21925 – 3650 = 24 425 €, ce qui représente 2 035€ par mois (à titre comparatif, un cadre salarié sera à 2 750 € net par mois), mais ATTENTION, ce chiffre n’est valable que dans l’idéal où mon agenda serait rempli toute l’année.
Mes valeurs ajoutées pour votre succès :
Conseil et proximité
Je serai à votre écoute, vous accompagnerai et vous conseillerai au mieux pour répondre à votre demande et travailler main dans la main.
Personnalisation
Pour que votre affiche, votre site internet ou votre logo ne ressemblent pas à ceux du voisin d’à côté, il est important pour moi de vous faire du SUR-MESURE.
Disponibilité et réactivité
Je ferai preuve de réactivité pour satisfaire vos besoins et répondre à vos questions au plus vite et en toute transparence.
Compétence
Créativité, rigueur, passion.
Je vous fournirai avec envie et curiosité des créations originales et modernes dans leurs moindres détails afin de correspondre parfaitement à l’esprit et à l’identité de votre entreprise.
Le mot de la fin :
Lors de vos prochaines demandes de devis, pensez à :
- Compter le temps non-facturable : administratif, communication, prospection…
- Les charges : les cotisations, les impôts, les frais pro…
- Prenez en compte : l’absence de congés payés, d’indemnités chômages,…
- N’oubliez pas le temps passé sur vos projets
En tant que graphiste/webdesigner freelance, je ne fixerai pas mes prix en fonction du client, mais en fonction de la valeur de mon travail, des charges de mon entreprise, de votre demande, et du temps que cela me demandera. La durée du projet et sa complexité seront les seuls éléments variables.
Le métier de graphiste/webdesigner est un métier qui demande du temps et de nombreuses heures de travail. Je vous l’accorde, les demandes n’engendreront pas toutes les mêmes coûts, mais mes tarifs sont fixés à juste titre.
L’enveloppe communication est à prévoir dans votre budget. Pour vous faire une petite idée, pensez à comparer mon tarif horaire avec celui d’un garagiste (environ 70€ de l’heure), ou celui d’un comptable par exemple (environ 90€ de l’heure).
Vous l’aurez compris : la justesse d’un tarif journalier ou d’un tarif horaire est une garantie de viabilité pour une entreprise, et par conséquent, un facteur important de sérénité et de sérieux.